Ce lundi 21 novembre 2023 la météo nous avait offert un beau cadeau avec un temps automnal superbe pour aller randonner sur les flancs du Mont Ventoux. Nous étions 15 participants rassemblés dès 7h30 sur le parking du Naturoptère de Sérignan-du-Comtat. En ce début de matinée les rayons rasants de ce soleil d’automne annonçaient déjà une belle journée, doucement ensoleillée.
Après avoir complété 3 voitures (nous optimisons le co-voiturage…) nous sommes donc partis en direction de Bédoin, puis avons emprunté la route qui monte vers le sommet jusqu’au niveau du Jas des Melettes, où nous avons garés nos véhicules. Il était un peu plus de 9h30 lorsque nous avons commencé notre randonnée pédestre en commençant par passer devant ce Jas de Melettes, qui mérite quelques explications (info glanées sur Internet bien entendu…) :
Autrefois zone pastorale, le Mont Ventoux était occupé par des troupeaux de moutons qui y paissaient landes et sous-bois. Aujourd’hui, l’élevage ovin n’est plus que l’ombre de lui-même mais il en reste des traces, les anciennes drailles (ou chemins) et bergeries (ou jas en provençal). Ces abris étaient généralement constitués d’un enclos bordé de pierre pour y parquer les animaux la nuit et d’une partie abritée pour les hommes. A proximité se trouvait souvent une citerne permettant de stocker les eaux de pluie car les sources ici sont discrètes ! La commune de Bédoin compte ainsi les restes de 60 jas, celle de Flassan en possède 20 et Villes-sur-Auzon 10.
Après avoir franchi un passage un peu escarpé, nous avons traversé la combe de la Grave, puis avons progressé sur un joli sentier arboré qui, au fur et à mesure de l’élévation, nous a permis de découvrir de magnifiques points de vue sur les paysages environnant, et bien au delà des sommets du Luberon tout proche. Petite pause au niveau du jas de la Couanche, aménagé en refuge (non gardé) pour ceux qui souhaiteraient y passer la nuit (pièce de vie avec cheminée et dortoir pour 4 séparé). Puis nous sommes arrivés au pied de la combe de Fiole, dans laquelle se trouvaient autrefois ces fameuses « glacières », qui méritent elles aussi quelques explications (trouvées également sur Internet…) :
Avant l’apparition de moyens mécaniques pour la production de froid, nos anciens, astucieusement, utilisaient les chutes de neige pour produire de la glace que l’on descendait dans la vallée aux périodes chaudes. On entassait la neige dans des fosses, nommées ici « conserves de glace ». On recouvrait de branchages pour mieux protéger de la chaleur cette neige damée. En été, la nuit, à « la fraîche », les précieux blocs étaient descendus dans la plaine. C’est dans la combe Fiole que l’on retrouve les restes de ces glacières.
Notre randonnée s’est poursuivie sur plusieurs kilomètres dans cette combe minérale, qui n’en finit pas de monter ! Après avoir franchi le point culminant de notre parcours (à près de 1 600 mètres d’altitude) nous nous sommes enfin arrêtés dans un joli sous-bois, bien abrité du vent qui commençait à se faire sentir, pour une pause déjeuner bien venue ! Vin chaud réconfortant et friandises partagées ont ponctués ce repas champêtre, puis nous sommes repartis sur un sentier qui nous a conduit à flanc de montagne jusqu’à un désert minéral, paysage caractéristique des flancs sud du Géant de Provence. Quelques explications à propos de la végétation :
Le Mont Ventoux a été pendant des siècles l’objet d’une déforestation intense. Ce fut d’abord les coupes claires pratiquées par les paysans des villages alentours afin de permettre la pâture des troupeaux de moutons. Au même niveau que le pastoralisme, la production de charbon de bois a elle aussi largement participé au déboisement. Enfin ce fût les chantiers navals de Toulon qui utilisaient massivement les arbres pour la construction des navires en bois de l’époque. Il fallut attendre la moitié du 19ème pour qu’une prise de conscience commence à renverser la situation avec une politique de reboisement qui se poursuit jusqu’à nos jours.
Cette traversée aride nous a permis malgré tout d’avoir une vue dégagée nous permettant de voir jusqu’à la mer Méditerranée, dont les eux miroitaient à l’horizon ! La dernière partie de cette randonnée s’est faite en redescendant progressivement jusqu’à la combe de la Grave, où nous avons retrouvé une partie du sentier emprunté le matin. Il était environ 15h30 lorsque nous sommes revenus aux voitures, après avoir parcouru environ 16 kilomètres et grimpé près de 900 mètres dénivelé…fourbus mais ravi de cette splendide balade ! Comme à l’accoutumé nous ne pouvions nos séparer sans faire une halte à Bédoin pour partager le verre de l’amitié sur la terrasse d’un bar du village. Merci à Annette d’avoir « commandé » ce temps merveilleux pour cette randonnée musclée !
Philippe Denize